Anna GAVALDA, La Consolante, Le dilettante
"Ensemble c'est tout" m'avait rendue insomniaque, "Je voudrais que quelqu'un m'attende quelque part" m'avait bouleversée, "Je l'aimais" m'avait contrariée... autant dire que les romans d'Anna GAVALDA ne me laissent pas indifférente...
Pourtant, je ne me suis pas jetée sur "La consolante"; il m'a été offert. Je ne me suis pas ruée dessus à sa sortie. J'étais sceptique, j'étais peureuse, j'aurais bien mis deux mois à me décider tant les échos que j'en avais eus jusque là m'avaient refroidie. Mais chacun sait qu'il faut se méfier de l'avis des autres et tâcher autant que possible de se faire sa propre opinion. Voici la mienne...
D'abord, la couverture : si habituellement, les couvertures des ouvrages édités par Le Dilettante me ravissent, celle-ci m'a pour le moins déroutée. On ne peut, à mon sens, trouver plus vieillot que cette drôle d'illustration aux dominantes blanche et rouge. En outre, je me dois d'ajouter que ce n'est qu'arrivée dans les 40 dernières pages du roman que j'ai compris sa signification. A ce niveau, je dois donc avouer ma déception, surtout suite à la superbe couverture du précedent roman de l'auteur, dont les couleurs gaies ne pouvaient qu'attirer le regard et aiguiser la curiosité.
Le corps du roman maintenant : quel drôle de style... Des phrases courtes, nominales, les pensées de l'auteur enchevêtrées avec le récit, une écriture à la troisième personne tout au long de l'histoire puis à la première personne pour clore le roman. C'est chaotique et désarmant. Et pourtant, j'aime, car le style est à l'image du personnage principal, plein de bosses. C'est l'histoire de Charles, 47 ans, architecte, qui est amené à se rémémorer son enfance et à faire le point sur sa vie d'adulte. Mais c'est aussi l'histoire d'Anouk et d'Alexis, de Nounou, de Mathilde, de Claire, et celle de Kate, surtout.
Hors de question de vous raconter l'histoire, c'est un roman étrange qui, je pense, trouvera des échos différents selon l'histoire de chacun. Pour ma part, j'ai beaucoup aimé. C'est un roman plein d'espoir et de peine aussi. Et si l'on devait résumer son objet, je dirai qu'il porte sur le pouvoir de la vie, de l'ombre des morts et de la survie des vivants.